Le complexe d’Œdipe, un phénomène à canaliser…. avant de devenir un cas pathologique
Père des principales théories en psychanalyse, Sigmund Freud en a développé une des plus célèbres ; à savoir celle du complexe d’Œdipe pour expliquer et interpréter les différents types de rapports entre mère et fils, fils et père et, par extrapolation et analogie, fille et père et fille et mère. Mais de quoi s’agit-il ? Comment observer le complexe d’Œdipe ? A quel âge le vit-on le plus intensément ? Comment évolue t-il ? Et comment doit-on réagir face à ce complexe ?
Dans le complexe d’Œdipe psychanalytique, tout se passe au niveau du fantasme chez l’enfant. Il s’agit d’un ensemble de sentiments, à la fois, amoureux et hostiles tout en ressemblant à l’histoire d’Œdipe. L’enfant qui vit ce type de complexe désire la mort de son rival et l’amour du parent de sexe opposé. Ainsi, un garçon désire que son père s’éloigne pour garder sa maman pour lui tout seul. Freud va même plus loin en expliquant que l’enfant désire même plus : il va jusqu’à souhaiter un enfant de son parent de sexe opposé. Et Freud estime que ce complexe est présent chez tous les enfants
Or, souvent, il n’est pas facile d’observer ce complexe qui est visible, par exemple, dans les dessins d’enfant. Un petit garçon décrira son dessin en disant : « Je suis avec maman dans le train. Papa est resté à la gare, il a raté le train… » Un psy interprétera cela comme un désir d’avoir sa maman pour lui tout seul et d’éloigner son père !
Quant à l’âge d’apparition de ces signes, il est situé entre 3 et 5 ans. Ils s’estompent vers l’âge de 6 ou 7 ans. Mais à la puberté, le complexe d’Œdipe serait réactivé. L’adolescent réagit alors en prenant de la distance par rapport à ses parents afin de ne pas y être confronté de manière trop brutale.
Ensuite, il évolue progressivement vers un refoulement des pulsions d’attirance vers le parent de sexe opposé et vers le sentiment de compétition envers le parent de même sexe.
Il va souvent bien évoluer dans le sens où plus tard, un garçon aura intégré son Œdipe et choisira souvent une femme qui ressemble à sa mère ! Et puis, la compétition, l’agressivité qu’il ressent envers son père se transforment en admiration pour en faire un modèle. C’est ainsi qu’il faut être pour espérer gagner l’amour d’une femme comme sa mère…
Le même schéma est vécu par la petite fille qui voudrait ressembler à sa mère afin d’être aimée par un homme aussi merveilleux que son père.
Pour dépasser cette phase délicate et aider l’enfant à refouler son Œdipe, les parents doivent l’aider. En effet, les parents doivent parler calmement, mais fermement avec leurs enfants pour leur expliquer la réalité des choses». Et si les parents ne parviennent pas à fixer les limites, l’enfant peut avoir le sentiment que son désir est maître, ce qui le conduirait à se construire sans limites sur ses désirs, avec le risque réel de devenir un cas pathologique.
N.H