Le syndrome confusionnel

Le syndrome confusionnel est une urgence médicale et figure parmi les principales causes de consultation aux urgences psychiatriques.

Il s’agit d’un syndrome d’installation aigue, transitoire et réversible. C’est l’apanage des sujets âgés de plus de 80 ans, polymédiqués et ayant des problèmes cognitifs. D’autres facteurs peuvent favoriser la confusion mentale comme le manque de sommeil, les douleurs comme celles de l’arthrose et des métastases ainsi que certains facteurs sociaux tels que le deuil, la séparation ou même le déménagement.

Nombreuses étiologies peuvent être à l’origine du syndrome confusionnel, on cite particulièrement certains déficits sensoriels comme l’hypoacousie et la presbytie, des causes neurologiques telles que l’accident vasculaire cérébral, l’état de mal épileptique, la démence, les traumatismes crâniens et les tumeurs cérébrales. L’insuffisance cardiaque, l’hypertension artérielle et les infections (virales, bactériennes et parasitaires) peuvent aussi à l’origine de la confusion mentale. Il y a également la déshydratation, les troubles métaboliques et endocriniens (déséquilibre glycémique, hypo ou hyperthyroïdie, troubles surrénaliens), l’alcoolisme aigu et chronique, la toxicomanie, l’intoxication médicamenteuse et en post-opératoire avec les anesthésiques.

Dans la majorité des cas (90%), la cause est organique et dans 10% des cas, la cause est psychiatrique et il peut s’agir d’un épisode inaugural de schizophrénie, de psychose délirante, d’un accès maniaque ou dépressif ect…

Le tableau clinique typique associe une phase de début et la phase d’état.

Brusquement, c’est l’insomnie, l’irritabilité, l’anxiété avec des troubles de l’humeur et certaines personnes peuvent devenir anorexiques. Par la suite, s’installe la phase d’état. On est alors en présence d’un patient de contact difficile, avec des moments d’agitation qui alternent avec des états de stupeur. Il est comme obnubilé, hébété, perdu avec le regard vide et flou. Il a une désorientation temoro-spatiale et de la pensée avec des fausses reconnaissances, des troubles de l’attention (aprosexie), une baisse de la vigilance et une conscience parfois altérée. Il y a également une atteinte de la mémoire antérograde et rétrograde avec une tendance à la fabulation. Les propos sont incohérents et le discours est imprécis et confus.

L’aggravation des ces symptômes par l’obscurité et pendant la nuit sont caractéristiques de la confusion mentale.

Le retentissement sur la santé est quasi constant avec une altération de l’état général, des troubles neurovégétatifs pouvant aller même jusqu’à l’incontinence urinaire ou fécale, la déshydratation et la dénutrition. S’y ajoutent les symptômes de la maladie causale.

La prise en charge

Le syndrome confusionnel est une urgence psychiatrique qui peut mettre en jeu le pronostic vital en l’absence d’une intervention médicale rapide et efficace. La personne confuse est systématiquement hospitalisée avec une mise en conditions, la correction et la stabilisation des constantes vitales. Par la suite, c’est l’identification et si possible le traitement de l’étiologie et/ ou de l’agent causal (toxique ou médicamenteux, troubles métaboliques, acidocétose diabétique, problème neurologique…) tout en sachant que la confusion d’origine psychiatrique reste un diagnostic d’élimination.

La prévention du syndrome confusionnel est possible en évitant de polymédiquer les sujets âgés et de leur prescrire des doses élevées de médicaments pour ne pas basculer dans le surdosage et en identifiant les personnes à risque, victimes de traumatismes physiques ou psychiques, sujettes aux infections et hospitalisées inutilement.

E.K.L