Les glucocorticoïdes, l autre revers de la médaille
Les glucocorticoïdes représentent la classe thérapeutique des anti-inflammatoires et des immunosuppresseurs la plus fréquemment prescrite dans le monde. Depuis leur introduction dans les années 50 du siècle dernier, ils sont devenus le traitement « miracle » pour bon nombre d’indications comme les maladies rhumatismales, les désordres gastro-intestinaux, les pathologies ophtalmologiques, dermatologiques, systémiques et pulmonaires, les néoplasies ainsi que la prévention des rejets de greffes.
Soixante après, il s’est avéré que ces médicaments étaient associés à un risque non négligeable, voire significatif, des psychologiques, cognitifs et du comportement, selon une revue de la littérature publiée dans « The American Journal of Psychiatry ».
Les désordres les plus souvent rapportés étaient l’irritabilité, l’euphorie, l’hyperactivité, l’anxiété ou la dépression et des épisodes maniaques.
Fardet et al et suite à une collecte de données auprès de 262,000 patients sous glucocorticoides pendant 3 mois comparativement à un groupe contrôle, avait noté l’augmentation de l’incidence du suicide, des tentatives de suicide, du délire, de la confusion, de la désorientation, de la dépression et de la panique chez les personnes traitées.
Le traitement de courte durée aurait aussi un impact sur les capacités de mémorisation, de concentration et d’analyse et il semblerait également que, contrairement aux idées reçues relatives à la disparition rapide de ces symptômes lors de l’arrêt du traitement, des troubles cognitifs sévères pourraient persister longtemps même après l’interruption du traitement. Par ailleurs, plus la dose quotidienne de glucocorticoides est importante, plus l’incidence des troubles l’est également.
En prenant ces médicaments, les femmes seraient plus sujettes à la dépression tandis que le délire, la confusion et la désorientation seraient plus fréquents chez le sexe masculin. Le risque le plus élevé pour le comportement suicidaire touche la tranche d’âge 18-50 ans mais la panique se limiterait aux personnes âgées de 18 à 30 ans.
Le mécanisme
Le cortisol endogène (synthétisé par le corps humain) joue un rôle clé dans divers processus dont le métabolisme glucidique, la réponse immunitaire, le processus inflammatoire et la réponse de l’organisme face au stress. Il faut savoir que le cortisol synthétique (exogène) peut provoquer une profonde suppression de la synthèse surrénalienne du cortisol ce qui engendre un appauvrissement du cerveau en cette hormone. Ce déséquilibre peut sous tendre les déficiences cognitives rapportées chez les personnes sous corticothérapie.
B.H.S