Le pourquoi des polémiques sur le poisson d’élevage

saumons-d-elevage-de-norvege-sante-tunisieAprès avoir visionné un documentaire sur le « naufrage » du saumon d’élevage norvégien, décrié comme pollué et polluant, je suis revenu sur les causes de ce scandale et plus largement sur les dérives de la pisciculture, une des branches de l’aquaculture qui désigne l’élevage des poissons en eaux douces, saumâtres ou salées, qui ont fait chuter la côte de popularité de nos chères poissons outre-méditerranée.

 

 

Tout d’abord il faut savoir que la pisciculture a été encouragée car elle représente une solution de rechange à la surexploitation des mers et des océans. Autre argument, cette fois-ci économique, elle permet de rendre accessible la consommation de poissons à l’ensemble de la population, car vous le savez tous, le poisson d’élevage est moins chère que le sauvage. En Tunisie par exemple, le prix du kilo de daurades sauvages est jusqu’à trois fois plus élevé que celui de la daurade d’élevage.

 

 

 Les sources du problème

 

 

 Le premier argument évoqué est l’alimentation douteuse des poissons d’élevage, croquettes protéinées et farines animales permettent un maximum de croissance en un minimum de temps et rendent ainsi le poisson très gras. Le problème de la concentration des poissons dans un espace restreint augmente fortement le risque d’épidémies, qui est en général réglé par l’utilisation de pesticides (pour lutter par exemple contre le pou de mer) et d’antibiotiques. Cette pratique éphémère entraine une résistance aux maladies qui nécessite en fin de compte encore plus de médicaments. Un autre problème amplifié par la pisciculture, est le stockage des produits chimiques dans le gras et la fixation des résidus toxiques dans la chair. Des produits comme le mercure, la dioxine ou encore le PCB, se retrouvent ainsi présentés au consommateur à des taux plus élevés que la moyenne. Il y a aussi le problème des déchets engendrés par l’élevage (excréments, restes de nourriture, pesticides, etc.) qui asphyxient la zone d’élevage et entrainent une modification profonde de la faune et de la flore.

 

 

En France, l’agence nationale de la sécurité alimentaire (ANSES) a recommandé de restreindre la consommation de poisson à 2 fois par semaine pour les personnes en bonne santé et à maximum une fois tous les deux mois pour les catégories à risque (femmes enceintes, enfants, personnes âgées).

 

 

En Tunisie, la pisciculture est présente depuis 1985 et s’est énormément développée depuis. L’aquaculture engendre en moyenne chaque année 6 milles tonnes de produits. Les espèces issues de la pisciculture sont, en milieu marin, le loup de mer et la daurade royale, et en eau douce, le mulet et l’anguille. La consommation de produits de la mer (pêche + aquaculture) est en moyenne de 11 kg/hab/an.

K.L