Résidents et internes en médecine lèvent la grève

fin-greve-residents-internes-tunisie-santeUn nouvel accord a été signé samedi dernier entre le SIRT et le ministère de la santé. Depuis, la grève des résidents et des internes en médecine a été suspendue. Finalement et après des mois de bataille, le problème du service national des jeunes médecins semble finalement se dénouer.

 

M. Hfaiedh du bureau  exécutif national de l’UGTT, le Dr Mohamed Hédi  Souissi du syndicat régional des médecins, des pharmaciens et des médecins dentistes de la santé publique, M. Sami Souihli du syndicat général des médecins, dentistes et des pharmaciens de la santé publique, M. Mzoughi Chef du cabinet et M. Meftah chargé de mission auprès du ministère de la Santé ainsi que les membre du Syndicat des Internes et des Résidents de Tunis (SIRT) se sont réunis dans un cadre de conciliation le 17 novembre courant. Suite à des négociations, cette réunion s’est couronnée par la signature d’un accord approuvé par les différentes parties. La  fin fut donc honorable et le SIRT a aussitôt donné l’ordre d’interrompre la grève.

 

Récapitulons

Dans un passé récent, le bras de fer entre le ministère de la Santé d’un côté et les résidents et internes de l’autre était de mise… Les revendications du SIRT étaient claires : respecter l’accord signé le 24 juillet 2012, noir sur blanc, entre le ministère et le SIRT. L’accord qui stipule la dispense du service national des médecins spécialistes embauchés par la santé publique que ce soit en tant que médecins spécialistes ou assistants hospitalo-universitaires. Il dispense également : tous les médecins qui jouissent des droits d’exemption (soutien de famille, enfant à charge, femme enceinte…) Et ce, conformément aux droits dont jouissent tous les citoyens tunisiens. Sauf que des convocations pour le service nationale continuaient d’affluer et 174 médecins ont dû comparaitre devant les tribunaux militaires pour ne pas s’être présentés.

De son côté, Dr Mohamed Meftah, chargé de mission auprès du ministère de la Santé nous a révélé dans un entretien antérieur que la grève était basée sur une fausse information. «  En ce qui concerne les exemptions, le ministère a déjà envoyé une note pour informer les médecins recrutés qu’ils bénéficient des droits d’exemption et qu’ils jouissent des mêmes prérogatives que tous les Tunisiens !

Hélas, l’information n’a pas passé ! Certaines parties faisaient en sorte de rompre le dialogue entre les deux parties pour maintenir le chaos ». À présent, M. Meftah a bien révélé que le ministère de la Santé n’avait pas l’intention de renier ses engagements, qu’il est ravi de cet aboutissement étant donné que le malentendu s’est dissipé.

 

Finalement, le bout du tunnel

Contactée par Sante-tn, Melle Emna Ben Zina, porte-parole du SIRT nous a dit que l’accord signé est certes satisfaisant même s’il faut toujours s’armer de vigilance « La levée de la grève, dois-je préciser, ne s’applique pas seulement aux grévistes de Tunis, mais elle s’applique, également, aux résidents et internes de Monastir et de Sousse, qui eux ont observé la grève après le 13 Novembre. Ceci dit, concernant l’accord, le ministère de la Santé s’est engagé à appliquer l’accord du 24 juillet 2012, relatif aux cas d’exemption du service national, selon la loi de 2004 et non pas celle de 2010-17. Le ministère s’engage également à créer une commission mixte chargée d’aider le demandeur de sursis à régulariser sa situation avec la direction d’incorporation. Ceci permettra l’étude des dossiers à problèmes concernant l’exemption.

Doit-on crier victoire pour autant ? Oui et non. D’abord, le ministère s’est engagé à respecter ses accords signés et ceci est un grand pas. Mais pour ce qui est de la loi concernant le service national, même si le ministère nous a confirmé son engagement à ne pas activer la loi de 2010-17, cette dernière continue de figurer en tant que texte législatif ! Hélas, le ministère n’est pas habilité à changer une loi. Certes ils nous ont confirmé qu’ils ne vont pas activer cette loi et qu’ils vont opter pour la loi de 2004, mais tant qu’il est impossible d’annuler celle de 2010-17, nous restons vigilants !

La solution ? Je dois dire que même si l’accord est honorable, nous restons sur nos gardes. Une étude juridique est actuellement en cours pour prouver les failles de cette loi. De fait, celle-ci est non seulement anticonstitutionnelle mais elle s’avère en plus non conforme à la convention internationale du travail tant elle impose le service national comme un travail forcé. »

 

Les futures démarches

L’accord inclut également d’autres volets, notamment celui su statut des résident
s et des internes.  « Jusqu’à présent, résidents et internes ne jouissent d’aucun statut légal bien défini. Nous avons préalablement évoqué ce point avec le ministère. Et je dois préciser que le ministère a déjà, dans une occasion antérieure, signé un accord quant à un projet de statut. Le texte signé le 17 novembre, prévoit justement le lancement du travail concernant le statut des résidents et internes et ce, à partir du 21 novembre. Il s’agit d’une commission qui travaillera sur 3 mois. La nouveauté relève donc de la fixation de la date », explique Melle Ben Zina

Et d’ajouter : « On a aussi rappelé dans ce même texte l’accord préalablement signé entre le SIRT et le ministère de la Santé quant aux mesures de sécurité. Le ministère a un programme en cours pour meubler les hôpitaux et les établissements publics de santé de caméras de surveillance».

Prochainement, le SIRT organise une Assemblée générale pour expliquer aux internes et résidents les termes du dernier accord avec le ministère.

 

B. Chaouachi

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