Faut-il s’abstenir de prescrire des médicaments aux femmes enceintes ?
Selon une étude publiée au Drug and therapeutics bulletin, 10% des femmes enceintes en Grande Bretagne sont porteuses de pathologies chroniques nécessitant une prise régulière de médicaments. En plus, un nombre de femmes sont nouvellement touchées par une pathologie durant la grossesse.
En 2011, 4% des femmes enceintes en Angleterre sont âgées de 40 ans ou plus (comparé à 1% en 1990) et 19% sont jugées obèses. Les chercheurs ont remarqué un manque d’information concernant l’usage de médicaments pendant la gestation. Ce qui représente un problème de santé publique.
Cette étude a conclu que les chiffres relatifs au décès de femmes enceintes a doublé sur les vingt dernières années après aggravation de la maladie préexistante ou une pathologie organique ou psychiatrique apparue durant la grossesse. Les pathologies les plus incriminées sont les maladies cardiaques, les troubles neurologiques, les infections et les thromboses.
Il est clair que le recours et l’adhésion au traitement est faible chez les femmes enceintes qui ont la phobie des effets tératogènes. Mais les médecins aussi ont peur de prescrire des médicaments, hantés qu’ils sont par les images de la phocomélie induites par la thalidomide. Les notices insistent sur le fait qu’un médicament ne doit être prescrit à une femme enceinte que si les avantages dépassent les risques, même si dans plusieurs cas les risques ne sont pas clairs.
Les campagnes pharmaceutiques n’incluent pas les femmes enceintes dans les essais cliniques même si le médicament est destinée à être utilisé par des femmes en âge de procréation. Les chercheurs recommandent de reprendre le débat éthique sur l’inclusion des femmes enceintes dans les essais cliniques sur les médicaments.
A.Kh