La dépression pendant la grossesse, plus dangereuse que les anti-dépresseurs

Bien que l’on ne dispose pas de réponse claire et précise à cette interrogation, l’éditorialiste de l’« American Journal Of Psychiatry » a tenté, tout de même, de parvenir à un résultat pour aboutir à un consensus de prise en charge de cette situation fort délicate.

A l’issue d’une large revue de la littérature relative à ce sujet, l’équipe de l’éditorialiste a constaté que les anti-dépresseurs pourraient avoir un effet sur l’âge de la grossesse qui serait diminué de 3 jours, sur le poids à la naissance qui serait réduit de 75g et sur le score d’APGAR qui serait abrégé d’un demi point. Le score d’APGAR est un score qui permet d’évaluer la vitalité d’un nouveau-né à 1mn puis à 5mn après la naissance.

Par contre, les anti-dépresseurs n’auraient pas un impact négatif sur le développement cognitif de l’enfant à plus long terme.

Mais ce qui peut réellement affecter le développement du bébé, ça serait plutôt la dépression et non pas les anti-dépresseurs car, bon nombre d’études ont rapporté l’effet néfaste de l’anxiété et du stress maternel sur la maturation fœtale, sur l’apprentissage et la mémoire pendant la petite enfance.

Parmi ces études, on rapporte le travail canadien de Nulman et ses collaborateurs qui, en comparant le développement cognitif d’enfants nés de mamans traitées par des anti-dépresseurs pendant leur grossesse à ceux dont les mamans malades n’ont pas reçu de traitement, ont noté que les enfants du groupe « mamans non traités » avaient un QI plus bas et des troubles du comportement.

Malgré ses résultats encourageants, l’auteur de ce travail insiste sur la nécessité de ne prescrire ces médicaments qu’en cas de confirmation du diagnostic, après avoir évalué la gravité de la maladie et les avantages et les inconvénients d’une telle prescription.

 

E.K.L