Au secours, mon bébé étouffe !!

L’inhalation de corps étranger chez l’enfant (aussi appelé syndrome de pénétration) est un accident fréquent mais souvent source d’une détresse respiratoire pour l’enfant pouvant avoir des conséquences lourdes et engageant le pronostic vital mais aussi une détresse psychologique et un grand désarroi pour les parents.

 

Une récente étude libanaise faite par des médecins du département d’oto-rhino-laryngologie de l’hôpital de Dieu à Beyrouth a analysé rétrospectivement les données de 106 cas d’inhalation de corps étranger chez l’enfant.

L’objectif était d’évaluer l’importance de cet incident et de repenser les mesures de prévention et de diagnostic précoce.

Les 106 patients sont âgés de moins de 15 ans et ont eu une fibroscopie entre 1998 et 2010 pour suspicion d’inhalation de corps étranger.

56,6% des enfants sont âgés de moins de 3 ans. Cacahuètes et pistaches sont en tête de liste des objets inhalés (48% des cas). 17,8% des enfants seulement ont été ramenés directement aux urgences. 12% des enfants se sont présentés aux urgences dans un contexte d’urgence vitale. 24% des enfants étaient ramenés à l’hôpital durant les premières 24 heures. 49% étaient vus après 72 heures. 81% des parents ont rapporté un contexte évocateur de syndrome de pénétration classique (en présence de l’un des parents ou d’un adulte témoin). Auscultation pulmonaire et radiographie thoracique n’ont pas relevé d’anomalie dans 21% des cas.

L’analyse des données a permis de mettre en relief la négligence parentale comme la principale cause du retard diagnostique. Les enfants ramenés au bout de 24 heures ou plus ont souvent été initialement pris en charge pour une autre cause. Un retard de diagnostic, ne dépassant pas les 24 heures, n’induit pas une augmentation significative du taux de complications.

L’étude conclut que l’inhalation de corps étranger est un vrai problème en milieu pédiatrique surtout. La sensibilisation doit toucher les parents mais aussi les médecins et le personnel soignant en vue de faire diminuer la morbidité et la mortalité des suites d’un incident d’inhalation.

Etude publiée dans la revue Anales françaises d’ORL et de pathologie cervico-faciale.

 

A.Kh