Traitement de la maladie de Dupuytren

Décrite initialement par Henry Cline, la maladie de Dupuytren limite la fonction de la main, diminue la qualité de la vie et, dans sa forme avancée, peut entraîner une véritable incapacité. La chirurgie suivie de kinésithérapie précoce reste le traitement de référence. Parmi les alternatives thérapeutiques, on retrouve également l’aponévrotomie par aiguille et récemment le traitement par collagénase.

Une équipe de médecins du Service de chirurgie plastique, chirurgie de la main et des nerfs périphériques de l’université de Berne en Suisse, a entrepris une étude afin d’évaluer leurs première expérience universitaire avec la collagénase injectable, les avantages de ce nouveau traitement, ses possibles complications et sa place dans l’arsenal thérapeutique classique, ainsi qu’une mise en valeur de la place de l’échographie, pour réaliser des injections ciblées et éviter au maximum les complications.

En Suisse, une préparation de collagénase est commercialisée depuis octobre 2011.

La collagénase est une enzyme dérivée du Clostridium histolyticum qui était déjà largement utilisée pour le débridement des brûlures et des ulcères. Starkweather et al, Badalamente et al, et Hurst et al, ont su démontrer son action spécifique dans la maladie de Dupuytren.

Cette étude prospective a été conduite entre décembre 2011 et février 2013. Au total, 52 injections de collagénase ont été réalisées pour la première fois sous échographie chez 33 patients, 28 hommes et 5 femmes, pour éliminer 43 cordes à l’origine d’une raideur en extension de l’articulation métacarpophalangienne (MCP) et/ou de l’articulation interphalangienne proximale (IPP).L’âge moyen des patients était de 64,4  _ 8,5 (47–82) ans.

Il n’y eu ni infection, ni rupture tendineuse dans la série. Au total, la raideur moyenne des articulations métacarpo-phalangienne  (MCP) était de 36,8  _ 27,48, 3,5  _ 7,88 (gain de mobilité par rapport à la situation avant injection 33,38, p < 0,001), et 8,4  _ 13,98 (gain 28,48, p < 0,001) respectivement avant injection, juste après et lors du dernier contrôle clinique. Pour les articulations interphalangienne proximale  (IPP), la raideur moyenne était évaluée respectivement à 36,5  _ 29,18, 5,9  _ 6,78 (gain 30,68, p < 0,001), et 15,1  _ 13,88 (gain 21,48, p < 0,001) respectivement avant injection, juste après et lors du dernier contrôle clinique.

Après un recul moyen d’environ 10 mois, le gain de mobilité était de 27,58 pour les articulations MCP et de 20,38 pour les articulations IPP. Le score DASH passait de 24 à 7. Quatre- vingt-un pour cent des patients étaient satisfaits ou très satisfaits du traitement. Tous les patients sauf deux referaient ce traitement si nécessaire. Quatre déchirures cutanées, une lymphangite et un syndrome douloureux régional complexe (SDRC) furent responsables d’un taux de complications de 18 %. Il n’y eut ni infection, ni lésion tendineuse ou nerveuse dans la série

Les dits médecins ont conclu que l’échographie permet de cibler précisément l’injection de collagénase dans le but de réduire les complications, et que les résultats à court terme de cette thérapie non invasive sont très prometteurs.

maladie de Dupuytren
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Henry Cline

 

B.A