Les bactéries intelligentes : outils de diagnostic
Des chercheurs de l’INSERM de Montpelier et de l’université de Stanford aux USA ont réussi à transformer des bactéries en des « agents secrets », capables d’alerter contre une maladie par la simple manifestation de marqueurs spécifiques dans les urines ou dans le sang.
Pour atteindre cet exploit, les dits chercheurs, ont inséré l’équivalent d’un programme informatisé dans l’ADN des cellules bactériennes.
En effet, en combinant la biologie et les principes d’ingénierie, ils ont utilisé le concept de biologie synthétique dérivant de l’électronique pour construire des systèmes génétiques, leur permettant de programmer les cellules vivantes à la manière d’un ordinateur.
Les cellules vivantes sont de réelles nano machines qui peuvent détecter et traiter plusieurs signaux et leur répondre.
Afin de leur fournir le programme approprié pour accomplir les taches requises, Jérome Bonnet, chercheur à l’Inserm et auteur principal de l’étude a réussi à inventer le « transistor génétique », le « transcriptor ». IL s’agit selon le dit chercheur de « l’équivalent des transistors en électronique qui servent d’interrupteur et d’amplificateur ». En radio, par exemple, ils permettent d’amplifier les ondes sonores et les transmettent aux haut-parleurs ».
L’insertion d’un ou plusieurs de ces transistors dans les bactéries, les transforment en des calculateurs microscopiques. Les signaux électriques utilisés en électronique sont remplacés par des signaux moléculaires qui contrôlent l’expression génétique. Il est désormais possible d’implanter des « programmes » génétiques dans les cellules vivantes en réponse à différentes combinaisons moléculaires.
Les chercheurs ont ainsi connecté au transistor génétique un système bactérien répondant au glucose et ont par ce moyen réussi à détecter la présence anormale de glucose dans les urines de patients diabétiques.
Jérome Bonnet a expliqué que ce travail est actuellement axé sur l’ingénierie des systèmes génétiques artificiels et pourrait être modifié à la demande afin de détecter différents marqueurs moléculaires de maladies, et pourrait également être appliqué, à l’avenir, à l’ingénierie de la flore microbienne afin de traiter diverses maladies, en particulier les maladies intestinales.
B.H.S