La voie veineuse périphérique

Pour prendre son médicament, plusieurs méthodes sont possibles : il y a la voie orale pour les sirops et les comprimés, la voie rectale pour les suppositoires, la voie cutanée pour les gels et les crèmes et il y a aussi les médicaments sous forme de spray, de gouttes, de collyre…et il y a aussi les médicaments qui peuvent être injectés directement dans les veines. Dans ce cas, il est impératif d’aborder la veine et de la rendre accessible et le seul moyen d’y parvenir consiste en la pose d’une voie veineuse.

Une voie veineuse peut être périphérique ou centrale. Quoiqu’en apparence on parle de veine mais en réalité ces deux voies diffèrent aussi bien par la technique de pose que par les indications et parfois par la gravité et la lourdeur des complications.

 

La voie veineuse périphérique : comment et pourquoi ?

Cet abord est réalisé le plus souvent au niveau des veines des membres supérieurs, plus rarement au niveau de celles des membres inférieurs. La technique consiste à insérer un tube, appelé cathéter, dans la veine pour pouvoir faire pénétrer rapidement le produit et le faire parvenir à la circulation sanguine. Le point d’insertion du cathéter doit être couvert par un pansement transparent, stérile. Le pansement ne doit pas être non plus trop tendu pour ne pas provoquer de compression et d’escarre.

Bien entendu, les règles d’asepsie telles : le lavage antiseptique des mains avec un savon désinfectant ou avec une solution hydro-alcoolique, le port de gants stériles et la désinfection de la peau au niveau de la zone de ponction à l’aide d’un agent dermique antiseptique doivent être strictement respectées. Il faut s’assurer que la ponction soit toujours faite en peau saine.

L’avant-bras est le lieu de prédilection pour ces voies et il est conseillé d’éviter la main et les articulations. Pour plus de confort pour le patient, on préfèrera l’avant bras gauche pour le droitier et le droit pour le gaucher.

Chez le prématuré et le nouveau-né, il est préférable de ponctionner les veines du cuir chevelu car plus accessibles, mieux visibles et moins fines que les autres. Toutefois, en cas de malformation ou de traumatisme crâniens, mieux vaut éviter ces veines.

La voie veineuse périphérique est le plus souvent réservée pour l’administration de médicaments en vue d’obtenir une action rapide de ceux-ci, pour l’infusion de solutés d’hydratation comme le sérum glucosé ou pour l’injection de solutés, dits de remplissage, en cas de perte volumique comme lors de l’hémorragie.

 

Les complications de la voie veineuse périphérique

Le risque infectieux représente une complication fréquente de toute infraction cutanée. Cette infection peut être locale ou plus rarement généralisée. Des règles d’hygiène bien respectées minimiseraient ce risque.

On rapporte aussi le risque d’extravasation du produit injecté suite à la sortie du cathéter hors de la veine, ce produit passera dans le tissu sous cutané à la place de la circulation sanguine. Bien qu’il s’agit d’un incident banal, il existe le risque de nécrose du tissu sous cutané notamment avec les médicaments utilisés dans le cadre de la chimiothérapie anticancéreuse.

La ponction de la veine peut entraîner la formation d’un hématome (collection de sang) ce qui nécessite le retrait immédiat de l’aiguille. Il existe aussi le risque de la thrombophlébite (thrombus dans les veines), particulièrement si la stase veineuse est importante.

Toute rougeur, gonflement ou douleur dans le site d’insertion nécessiteraient le retrait du cathéter et le changement de l’abord. Sinon, il peut être gardé en place jusqu’à 4 jours sauf dans le cas de transfusion sanguine où il doit être changé directement après l’acte transfusionnel.

 

E.K.L