Le régime contre la MPR : à confirmer par des essais cliniques

Une nouvelle étude de chercheurs de l’Université de Californie, Santa Barbara, suggère que la réduction de l’apport alimentaire peut ralentir la croissance des kystes caractérisant la maladie polykystique des reins (MPR), une maladie héréditaire, provocant la multiplication de kystes dans les reins.

L’étude menée par le biologiste Thomas Weimbs et ses collègues, publiée dans « theAmerican Journal of Physiology — Renal Physiology » a démontre qu’une diminution légère de l’apport alimentaire, chez des souris, a entraîné une diminution significative de la croissance du kyste.

Les chercheurs se sont particulièrement intéressés à la voie mTOR, importante dans la régulation de la croissance et la prolifération cellulaire et qui constitue un mécanisme cible d’un médicament appelé la rapamycine, étudiée au paravent en tant que traitement potentiel pour la MPR. Lorsque les nutriments sont abondants, la voie mTOR est très active.

Ainsi, partant de l’hypothèse que la limitation de l’apport de nutriments, pourrait affecter l’activité de cette voie, les enquêteurs ont testé leur théorie sur des souris dont les reins sont polykystiques.

Les souris du groupe de contrôle avaient un accès libre à la nourriture, et ont montré une augmentation du poids des reins de 151 pour cent au cours de la période d’étude. Ceux dans le groupe expérimental, dans lequel l’apport alimentaire a été réduit de 23 pour cent, le gain de poids des reins était de 41 pour cent seulement. « Cette différence est assez substantielle », a déclaré Weimbs. « La réduction est comparable à celle obtenue avec le traitement par la rapamycine, mais sans les effets secondaires. »

Les chercheurs ont également examiné d’autres paramètres, tels que la prolifération des kystes et l’inhibition d’autres voies moléculaires. « Non seulement la taille des kystes diminue de manière significative, mais les voies ont été inhibées tel que nous l’espérions », a déclaré Weimbs.  » Ces résultats concordent parfaitement avec notre hypothèse de départ. »

L’application de cette opération sur des humains, nécessiterait des recherches supplémentaires ainsi que des essais cliniques. Il reste à savoir si les effets considérables observés dans cette étude sont dus simplement à la diminution de l’apport calorique ou à une réduction dans un groupe de nutriment particulier, tels que les glucides, les lipides ou les protéines.

Les résultats de cette étude sont semblables à ceux d’une autre étude récente menée à la Clinique Mayo à Rochester, Minnesota. Bien que cette dernière ait utilisé des modèles de souris légèrement différents et une restriction alimentaire plus stricte (40 pour  cent), ses résultats ont également démontré une réduction de la croissance du kyste.

Enfin conclu Weimbs : « Le fait que deux groupes recourant à des protocoles et modèles différents parviennent à la même conclusion, renforce les résultats globaux et rend les essais cliniques beaucoup plus justifiables ».

B.H.S