La péricardite aiguë : effet de la Colchicine
La colchicine utilisée pendant des siècles pour traiter et prévenir les attaques de la goutte, est plus récemment recommandée pour traiter et prévenir la péricardite récurrente.
En effet les résultats d’une étude intitulée « the Investigation on Colchicine for Acute Pericarditis » (ICAP) réalisée dans des hôpitaux au Nord de l’Italie et publiés dans le « New England Journal of medecine», mettent l’accent sur l’efficacité de la colchicine en tant que traitement contre une première attaque de la péricardite aiguë, et dans la prévention des symptômes récurrents.
Cette étude a été conduite dans cinq hôpitaux, les patients recrutés avaient 18 ans et plus et étaient atteint de la péricardite aigue en phase initiale.
Un total de 240 patients ont été choisis et 120 ont été assignés au hasard à chacun des deux groupes de l’étude.
Ces derniers ont été répartis au hasard pour recevoir soit de la colchicine (à la dose de 0,5 mg deux fois par jour pendant 3 mois pour les patients pesant plus de 70 kg ou 0,5 mg une fois par jour pour ceux dont le poids est inférieur ou égal à 70 kg, ou un placebo en plus du traitement anti-inflammatoire classique avec de l’aspirine ou de l’ibuprofène.
Le suivi des patients a permis d’enregistrer les principaux résultats produits chez 20 patients (16,7%) dans le groupe de colchicine, et 45 patients (37,5%) dans le groupe placebo (réduction du risque relatif dans le groupe de la colchicine 0,56; intervalle de confiance : 95%, 0,30-0,72; nombre nécessaire à traiter, 4; P <0,001).
la Colchicine a réduit le taux de persistance des symptômes au bout de 72 heures (19,2% vs 40,0%, P = 0,001), le nombre de récurrences par patient (0,21 vs 0,52, P = 0,001), et le taux d’hospitalisation (5,0% vs 14,2 %, P = 0,02).
La colchicine a également amélioré le taux de rémission à 1 semaine (85,0% vs 58,3%, P <0,001).
Aucun effet indésirable grave n’a été observé.
En résumé la colchicine administrée aux patients atteints de péricardite aiguë, réduit de façon significative le taux de péricardite incessante ou récurrente lorsqu’elle est ajoutée à un traitement anti-inflammatoire classique.
Toutefois de plus amples recherches sont encore nécessaires pour identifier la meilleure durée du traitement à la colchicine car l’étude en question a choisi arbitrairement une période de trois mois sur la base d’études antérieures et les chercheurs estiment qu’une durée plus longue pourrait abaisser encore plus le taux de récurrence compris entre 9 et 10%.
B.H.S