La dialyse nocturne, pour une meilleure santé cardiaque
La dialyse nocturne, pour une meilleure santé cardiaque
Les personnes atteintes de maladie rénale en phase terminale, ayant recours à la dialyse chronique, connaissent des taux élevés de maladies cardiovasculaires et de décès causés par ces maladies. Environ 15-20 pour cent des patients en dialyse meurent chaque année de maladies cardiovasculaires.
Les interventions qui réduisent le risque de maladies cardiovasculaires sont moins réussies sur les patients en dialyse, ce qui suggère qu’il peut y avoir des mécanismes spécifiques provoquant des maladies cardiovasculaires chez ces patients atteints de maladie rénale à un stade avancé. L’opération de dialyse elle-même, surtout lorsqu’elle est effectuée sur un horaire conventionnel de 12 heures par semaine, peut favoriser ou aggraver les maladies cardiovasculaires.
Dans une étude publiée dans le Journal canadien de cardiologie, une équipe dirigée par les Drs. Ron Wald et Andrew Yan de l’Hôpital St. Michael à comparé l’épaisseur de la paroi cardiaque chez les patients qui ont recours à la dialyse nocturne à l’hôpital, et ceux réalisant la dialyse conventionnelle.
Ils ont constaté que comparativement à la dialyse classique, la dialyse nocturne était associée à une réduction significative de la masse ventriculaire gauche après un an. Le ventricule gauche est la cavité basale gauche du cœur qui pompe le sang vers l’aorte et vers le reste du corps.
La taille ou la masse de ce ventricule est un facteur de risque important dans la survenue de maladies cardiovasculaires ; en effet une masse élevée étant associée à plus de maladies cardio-vasculaires et à plus de décès dus à ces maladies. Plus important encore, la réduction de la masse ventriculaire gauche a également été liée à un risque plus faible de maladies cardiovasculaires telles que l’insuffisance cardiaque, l’AVC et les crises cardiaques.
L’étude a également constaté une tendance à la diminution de la pression artérielle chez les patients réalisant des dialyses nocturnes à l’hôpital, par rapport à celle de ceux sous dialyse classique mais également des niveaux plus bas de phosphate dans le sang, ce dernier étant un marqueur des effets cardiovasculaires indésirables.
Les patients recevant la dialyse conventionnelle, réalisent 12 heures de dialyse par semaine, répartis en trois jours sur des séances de quatre heures. La dialyse nocturne fournit deux fois plus de temps, huit heures au cours de chacune des trois nuits.
Ces résultats fournissent de bonnes nouvelles, déclare le Dr Wald, néphrologue, car ils ont démontré les bienfaits cardiovasculaires pour les patients qui reçoivent des dialyses nocturnes à l’hôpital, et ils pourraient de ce fait encourager les patients atteints de maladie rénale à s’orienter vers cette forme plus intense de dialyse car en plus de ces bienfaits potentiel sur la santé, la dialyse nocturne pourrait les libérer pendant la journée, leur permettant de pouvoir effectuer leur tâche quotidienne.
B.H.S