La cardiologie interventionnelle
Au départ, les interventions chirurgicales étaient greffées d’une morbidité et d’une mortalité assez importante inhérentes à l’acte lui-même plus qu’à la pathologie sous-jacente. Par la suite et dans le but de régler des urgences en court-circuitant le risque chirurgical, s’est mise en place progressivement la cardiologie interventionnelle puis, avec le développement du matériel et l’expertise des cathétériseurs des cardiologues interventionnels, est née l’idée de pouvoir traiter les vices et les malformations par voie interventionnelle suppléante à la chirurgie améliorant ainsi la mortalité et la morbidité.
Le boom de la cardiologie interventionnelle était manifeste pour les adultes bien plus que les enfants. Cette technique a colonisé les volets diagnostics puis thérapeutiques de moult pathologies cardiaques. Dans le but d’accéder au coeur par voie percutanée avec comme objectif majeur l’amélioration du confort du patient, est apparue l’angioplastie, la dilatation mitrale percutanée, le traitement percutané des coarctations de l’aorte et, depuis peu, l’implantation valvulaire percutanée pour les patients ayant des contre-indications à la chirurgie.
Depuis quelques années, on se base sur l’Evidence Based Medicine, et à ce jour le Gold Standard, c’était la chirurgie, mais le problème n’est plus uniquement l’évaluation de l’espérance de vie mais aussi la notion de qualité de vie, de morbidité et de confort et c’est ainsi que la cardiologie interventionnelle s’est imposée dans plusieurs domaines dont les artères coronaires, la dilatation mitrale et la cardiologie interventionnelle pédiatrique et je suis confiant que l’avenir va encore consolider cette orientation.
En ce qui concerne la formation, il faut savoir que tout cardiologue interventionnel doit d’abord être un spécialiste en cardiologie avec un background scientifique respectable.
Pour se sous spécialiser dans l’interventionnel, le passage par la formation théorique spécifique au cathétérisme associée au stage pratique quantifié, entre autres, par le nombre d’actes est obligatoire. Cette formation, validée par des encadreurs dans des centres de référence, est soumise à des recommandations nationales et internationales et à des critères spécifiques étant donné que nous faisons partie des sociétés associées à la ESC (European Society of Cardiology).
Chef de service de cardiologie à l’Hôpital La Rabta
Président de la Société Tunisienne de Cardiologie et de Chirurgie Cardio-Vasculaire