Cancer de l’oropharynx et sexualité
Le cancer de l’oropharynx a, longtemps, été associé à l’alcoolo-tabagisme. Des études se penchent depuis quelques années sur un autre facteur de risque insoupçonné : le HPV (human papilloma virus).
L’infection par ce virus, prouvé à potentiel oncogène, est une cause largement approuvée de cancer du col de l’utérus chez la femme. Une étude américano-allemande parle de preuves moléculaires solides de l’implication de l’HPV dans la formation des cellules cancéreuses au niveau de l’oropharynx.
Antécédents de cancer ORL chez un parent de 1er degré, une mauvaise hygiène bucco-dentaire, la grande consommation de tabac, d’alcool et de marijuana sont des facteurs de risque connus et leur implication est démontrée encore une fois dans cette étude en plus de celle nouvellement analysée du HPV.
100 patients hospitalisés pour cancer de l’oropharynx et 200 patients témoins ont été inclus dans cette étude. L’analyse des données a montré que les rapports sexuels oraux (fellation et cunnilingus) étaient associés à un plus grand risque de cancer ORL. Ce risque augmente avec le nombre de partenaire de sexualité orale durant la vie. L’ADN du HPV type 16 a été retrouvé chez 72% des patients atteints.
Pour mieux comprendre le rapport entre sexualité orale, HPV et développement cancéreux, on doit préciser quelques points. Concernant l’infection par HPV, le virus affecte la région anogénitale de l’homme et de la femme. Le virus se transmet par contact sexuel. Un contact direct peau à peau avec le pénis, scrotum, vagin, vulve, anus, bouche ou une autre partie du corps d’une personne infectée est nécessaire pour la transmission. Le HPV n’est pas transmis par le sang.
On note aussi que Les infections à papillomavirus sont très fréquentes chez la femme jeune et régressent le plus souvent spontanément. Les verrues génitales sont un signe d’infection au HPV. Mais elles sont rares. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une infection discrète où les individus infectés ne présentent pas de signe évident d’infection. Le risque d’être contaminé lors d’un rapport oro-génital ne peut pas être évalué.
Un vaccin contre le HPV existe. Il est actuellement administré aux jeunes filles avant le début d’une vie sexuelle pour les protéger du risque de développer ultérieurement un cancer du col de l’utérus. Serait-il recommandé de l’administrer aux hommes pour les protéger du cancer de l’oropharynx ? Affaire à suivre.
A.Kh