Aphakie : complication après chirurgie de la cataracte chez les nourissons
« The American Journal of Ophthalmology » à publié les résultats d’une étude prospective qui avait pour objectif de comparer les taux de gravité des complications entre les chirurgies de la cataracte avec et sans implantation de lentille intraoculaire chez les nourrissons aphakes.
Rappelons que l’aphakie est l’absence de cristallin. Elle peut être congénitale, traumatique ou chirurgicale, comme dans le cas de l’étude sus visée ou le cristallin est retiré lors de l’opération de la cataracte. Le cristallin, lentille naturelle de l’œil, est extrait et remplacé par une lentille artificielle.
Cette étude intitulée « infant aphaquia treatment study », a assigné un total de 114 patients enfants pour comparer le traitement de l’aphakie, due à une opération de la cataracte congénitale unilatérale notamment chez des nourrissons de moins de 7 mois d’âge ayant subi une chirurgie pour la pose d’implants intraoculaires ou de lentilles de contact.
Ces patients ont été suivi au cours des cinq premières années postopératoires afin d’examiner le taux et la gravité des complications postopératoires, les événements défavorables, et les chirurgies intraoculaires supplémentaires dans les deux groupes.
Pendant cette période de suivi de 5 ans, il a été démontré que la proportion de patients avec les lentilles de contact ayant subi des effets indésirables était plus faible que celle des patients à implants. (Lentilles contact 32/57, 56% ; implants IOL 46/57 81%).
Les résultats ont en effet montré qu’il y avait plus de patients souffrant de complications postopératoires (28% vs 11%, P [0,031), subissant des chirurgies intraoculaires supplémentaires (72% vs 16%, P <. 0001) dans le groupe avec implants que dans celui à lentilles de contact.
Cependant, le nombre de patients présentant des effets indésirables dans le groupe de lentilles de contact a augmenté passant de 15 à 24 durant la période postopératoire de la 2éme à la 5éme année de suivi par rapport à la première année, tandis qu’il a diminué (44 à 14) pendant la même période (entre la 2ème et 5ème année) par rapport à la première année postopératoire du groupe des implants.
Le taux élevé de complications, d’événements indésirables et de chirurgie intraoculaire supplémentaire associés à l’implantation intraoculaire chez les nourrissons de moins de 7 mois d’âge, militent vers la solution de laisser le bébé aphaque et procéder ultérieurement à la correction par des lentilles de contact si cette alternative est estimée plus favorable par la famille du patient.
Il est également recommandé aux chirurgiens de considérer, avec beaucoup de prudence, l’implantation intraoculaire contre la cataracte congénitale dans les 7 premiers mois de vie de l’enfant.
B.H.S